CHAPITRE 19 : CHOIX DU FUTUR
Nous sommes au mois d’octobre et L’eyra avait repris le chemin de l’école. Elle suivi parfaitement bien son projet de s’éloigner peu à peu d’Henri en se faisant absente à de multiples occasions de le rencontrer. A peine deux semaines après le début des cours, elle apprendra la terrible nouvelle qui lui fera regretter d’avoir mis cette distance entre eux. ange, démon, chapitre19, Edeva
En effet un soir, du retour des cours, elle surprit une conversation entre les membres de sa famille. Ils parlaient d’Henri. Ils se disaient qu’il avait cassé la maison de son père et avait volé de l’argent pour aller en aventure. Il voulait à tout prix réaliser ce rêve qu’il avait de quitter le pays et aller se réaliser ailleurs. Mais à quel prix? Il avait pris les économies de son père et avait déçu toute sa famille. Sans parler de celle de L’eyra qui ne perdra pas l’occasion de lui dire « Voilà, on t’avait prévenu. On t’avait bien dit que ce gars ne valait pas la peine. »
Attristée par la nouvelle, L’eyra essayait d’appeler Henri en vain. L’appel ne se passait pas et pourtant elle refusait d’y croire. Pour elle, Henri n’aurait pas pu lui faire cela. Pourtant tout ne s’arrêtait là. A son réveil le matin, elle surprit encore la même discussion à son sujet. Il se disait qu’il n’avait pas fait que partir. Il avait également laissé derrière lui une femme enceinte et dont la date d’accouchement était proche. En écoutant ces informations, L’eyra sentit son monde s’écrouler. Elle avait offert son amour et sa confiance en une personne qui passait son temps à la tromper. Ce n’était pas possible! Non ça ne pouvait être vrai! Se répétait-elle souvent pour se convaincre du contraire.
Elle continua d’essayer d’entrer en contact avec Henri, mais sans succès. Sa vie s’était transformée en des séances de deuil permanent. Elle n’arrêtait pas de pleurer encore et encore à la moindre occasion où elle se retrouvait seule et à la moindre pensée qui lui rappelait Henri. Lui, qui avait réussi à se représenter comme un tout pour elle l’avait abandonné. La tristesse l’avait envahi à un point qu’elle oublia qu’elle avait prévu le quitter avant d’apprendre son départ. Elle comprit alors qu’elle l’aimait bien plus que ce qu’elle croyait. Elle était follement amoureuse de lui et les rêves qui l’avaient conduite jusqu’à lui n’y étaient pour rien. Les rêves l’avaient juste aidé à trouver son chemin et à le connaitre. Seulement, elle n’a pas su gérer les informations qu’ils lui communiquaient.
Henri l’appela deux semaines après et juste au moment où elle commençait à s’y faire :
- Bonsoir chéri,
- Bonsoir,
- Comment vas-tu?
- D’après toi, comment je vais? Penses-tu que j’ai organisé une fête pour célébrer ton départ? Devrais-je peut-être te remercier d’avoir fait de moi la risée de toutes et d’avoir donné raison à ma famille. Tu as prouvé par cet acte qu’ils ont toujours eu raison à ton sujet.
- Ne dis pas ça s’il te plait,
- Je ne dis pas quoi? Tu n’avais vraiment pas trouvé un autre moyen que de voler dans la maison de ton père?
- Non, je n’avais pas d’autre choix
- Tu n’avais pas d’autre choix, Ok! Et pourquoi ne m’as-tu pas parlé de ce projet?
- Parce que je savais que tu n’aurais pas été d’accord.
- Même pas un au revoir?
- Pardonnes-moi, mais je n’aurai pas eu le courage de le faire. Je n’aurai pas pu te regarder en face et prononcer ces mots.
- Ok, tu as alors préféré que je l’apprenne dans la bouche de tout le quartier, c’est ça?
- Excuses-moi s’il te plait!
- C’est surtout à ton père que tu dois des excuses. C’est sa maison que tu as détruit pour avoir quelques billets. Chez moi, tu as détruit bien plus que ça et ce ne sont pas les excuses qui vont réparer tes dégâts.
- Encore une fois, je te demande pardon, je te promets que je reviendrai pour toi.
- Et ça sera quand ce retour?
- Dans cinq ans,
- Cinq ans? Non, je veux que tu reviennes maintenant. Je suis prête à oublier tout ce que tu as fait comme bêtise, mais pour ça, tu dois revenir maintenant.
- Je ne peux pas, pas maintenant
- Et l’enfant?
- Quel enfant?
- L’enfant que ton autre copine attend?
- Écoutes, je n’ai pas une autre copine. Bon, je dois te laisser, je te rappellerai plus tard.
- C’est quand ça plus tard?
- Dès que possible, promis.
Après, cette nuit, il continua de l’appeler aussi souvent que possible pour prendre de ses nouvelles. Mais, après chacune de leur conversation, elle finissait encore plus triste qu’elle ne l’était au départ. Des semaines passèrent, ensuite des mois et discuter avec lui devenait de plus en plus difficile pour L’eyra car il lui manquait énormément. Seulement, aucune de ses supplications n’arrivait à convaincre Henri de rentrer et de faire face à ses problèmes. Elle comprit alors qu’il n’était pas prêt de changer, pas même pour elle. Alors pour mettre fin à ses souffrances, elle décida d’en finir avec leur relation qui était devenu pour elle plus qu’une torture.
Si tu es dans une relation qui te fait du mal et que tu ne t’en va pas, c’est alors que tu aimes souffrir. Elle savait qu’être sans nouvelle d’Henri la fera souffrir, mais était convaincu que cette douleur au moins passera. Ce qui ne sera pas le cas si elle continue de s’investir dans une relation qui n’a plus lieu d’être. Alors, au prochain appel d’Henri, elle lui dira : « Jusqu’ici, je t’ai supplié de revenir, mais tu refuses de m’écouter. Cette fois-ci, je veux que tu cesses définitivement de m’appeler. Saches que je ne répondrais pas si jamais tu oses m’appeler de nouveau. Je sais que j’irai mal, mais cette situation me fait aussi du mal, alors je préfère prendre mes distances. Je suis désolée, mais c’est ce qui est mieux pour moi.».
Sur ces mots, elle s’éloigna définitivement d’Henri. Elle essayera peu à peu ses larmes, apprendra à vivre sans lui et à s’investir totalement dans le métier qui lui allait le mieux : ses études. De ce côté-là au moins, il y’aura personne pour la décevoir, Même pas elle.
Elle avait commis beaucoup d’erreurs depuis l’arrivée d’Henri dans sa vie. Avant lui, elle était la petite fille sage au comportement complexe et dont chaque nuit était une aventure. C’était une fille en accord avec la nature, avec le ciel et tous ses composants. Elle était croyante et adorait discuter de ses journées avec son père qui est Dieu. Elle posait toutes les questions qui lui traversaient l’esprit au ciel et attendait un signe comme réponse. Calme, sereine, elle l’était pourtant avant l’arrivée d’Henri. Après quoi, tout l’essentiel de sa vie n’était plus pour elle qu’un simple détail.
Parce qu’elle crue que se rapprocher d’Henri était la volonté du père. Parce qu’elle crut que l’aimer était une bonne chose, que c’était la volonté du ciel. Elle avait alors oublié tous ses principes et s’était abandonnée à un homme qui n’a pas su mériter ce qu’elle avait à lui offrir. Elle avait prié pour avoir quelqu’un avec qui partager et avec qui elle serait elle-même. Son souhait avait été exaucé. Seulement, elle avait oublié son père au profit de cet homme. Ce qui fut une grande erreur car le père reste le seul maitre de tout. Ce qu’il donne ne doit pas être une excuse pour s’éloigner de lui ou pour commettre des erreurs. Ne penses jamais tout avoir si tu n’as pas Dieu!
Ces rêves ont toujours eu raison et elle qui refusait de les croire. Malgré ses mauvais choix, le ciel continuait de la mettre en garde. Elle comprit que la date du mois d’octobre qu’un des rêves lui avait donnée n’était rien d’autre que la date à laquelle Henri sortirait définitivement de sa vie. La nouvelle de son départ l’avait beaucoup affecté, d’autant plus qu’elle n’avait pas atteint son objectif le concernant.
Bien qu’elle décidât malgré tout ce qu’elle a vécu, de continuer de croire au ciel et en Dieu à qui elle demanda pardon pour ses fautes, elle prit également la décision de ne plus se laisser influencer par ses rêves et de se concentrer sur ce qui était réellement important pour elle et sa famille: ses études. Ces rêves qui ne tarderaient pas à refaire surface à la prochaine étape de sa vie car, l’histoire avec Henri n’était que le début de son aventure et le monde supérieur avait bien d’autres projets pour elle.